23/10/2011
Huayna Potosi
Vendredi 14 octobre - Bon alors on fait quoi ?
Le séjour à Sorata aura été de courte durée. Mais il nous aura au moins permis de rencontrer Estevan, un médecin qui passe sa semaine à éduquer les enfants des villages aux règles d'hygiène et à superviser la construction de centre de santé.
Nous discutons avec lui lors du chemin du retour. Il nous apprend notamment de nombreuses légendes et croyances sur La Paz et ses montagnes environs. Intéressant.
Dans le nord de la Bolivie tous les chemins mènent à La Paz. Donc nous revoilà dans cette capitale dont nous apprécions l'atmosphère.
Samedi 15 octobre - France Nouvelle Zélande acte II
C'est décidé nous nous lançons dans l'alpinisme ! Malgré une grosse appréhension nous nous inscrivons pour grimper la montagne Huayna Potosi la semaine prochaine ...
Nous apprenons par facebook que nos amies néo-zélandaises rencontrée à Arequipa sont ici. Nous allons dîner avec elles. Mais avant d'avoir l'honneur de rencontrer la Nouvelle Zélande il faut passer le cap des demies-finales. On ne fait qu'une bouchée d'anorexique des gallois. En plus, pour rajouter à notre plaisir, on mâte le match dans un pub anglais :)
Dimanche 16 octobre - Ville morte
Jour d'élection des juges dans le pays. Donc pas de transport, pas de magasins ouverts, interdiction de consommer de l'alcool et quasiment aucune voiture dans les rues. Ambiance étrange.
Et comme nous en sommes au week-end des retrouvailles nous buvons un verre avec les cyclistes lituaniens.
Lundi 17 octobre - Huayna Potosi 1/3
Une troupe de huit touristes et quatre guides embarque dans deux combis à destination de notre premier camp de base. Je pourrais dire refuge mais camp de base ça fait plus pro ! Il se trouve à 4700m d'altitude.
L'après-midi sera consacrée à acquérir les bases pour la marche avec crampons et l'utilisation du piolet. Pour cela nous nous rendons sur un glacier voisin du refuge n°1. Bon ok je dis refuge maintenant car quand il nous demande d'escalader encordé un mur de glace d'une dizaine de mètre avec crampons et piolets, je ne me sens plus pro du tout. Mais tout le monde réussit l'examen :)
Le refuge est spacieux et nous nous gâvons de maté de coca (thé à base de feuilles de coca) afin d'éviter (ou pour certain d'éliminer) le soroche. Le mal des montagnes provoquant des maux de tête.
Mardi 18 ocotbre - Huayna Potosi 2/3
Chargé de 15kg d'équipement (casque, vêtements, gants, chaussures, crampons, piolet et baudrier) dans le sac nous rejoignons le refuge n°2 à 5100m. L'ascension est courte, environ 2h, mais pentue.
Ce refuge est bondé et nous allons dormir les uns sur les autres. Pas grave nous sommes en mode warrior !
Ensuite ? Attente ... Nous passons l'après midi au refuge entre sieste et contemplation du magnifique paysage. Mais cette journée n'est pas inutile car elle permet de s’acclimater lentement à l'altitude. Pour ma part le mal de crâne est latent et je passe mon temps à boire du maté et mâcher des feuilles de coca.
Une soupe et au lit ! Il est 18h ...
Mercredi 19 octobre - Huayna Potosi 3/3
Les douze coups de minuit font surgir le fantôme qui nous tourne autour depuis 2j. Il est l'heure d'affronter les 6088m du Huayna Potosi ! Le temps de prendre un petit dej et de s'équiper, puis nous posons le premier pas dans la neige à 1h30 du matin.
Le ciel est dégagé et un demi-quartier de lune éclaire les montagnes. C'est une ambiance extraordinaire. Au loin les lumières du quartier de l'Alto de La Paz et au près les frontales des différents groupes disséminés le long du tracé vers le sommet. A quelques centaines de mètres devant nous, Virginie et Stéphane sont encordés à leur guide Felix. Il s'agit d'un couple de toulousain avec qui nous avons sympathisé. Leur blog est sur la page des amis ;). Nous sommes encordés à Andres notre jeune guide plein de patience et de sérénité.
Très vite la beauté du cadre nous échappe car nous avons les yeux rivés sur nos bottes et ressentons les effets du manque d'oxygène. Le soroche a disparu mais c'est une épreuve physique bien réelle.
Mais comme le dit le sage Roger Lemerre à son disciple Dugarry dans l'oeuvre "Les yeux dans les bleus" : "Si ça le veut, ça le peut !". Pour les néophytes peu au fait du langage footballistique, une explication de texte s'impose. Tout est une histoire de volonté, si la tête le veut alors le corps le peut.
Certains passages sont impressionnants. Entre autre un court passage d'escalade au piolet, le passage d'un crevasse profonde de 100m et celui d'une crevasse beaucoup moins profonde mais dont le passage fait 30cm de large ! Et la nuit n'efface en rien la sensation de vertige. Mais la quiétude du guide et les encouragements d'Eszter font des miracles. Et puis ce n'est rien en regard de ce qui nous attend.
Nous y sommes. Il ne reste plus que 70m. Mais c'est d'une crête de 50cm de large et flanquée de 2 précipices de chaque côtés ! Puisque nous sommes dans les citations philosophiques, je citerai l'hédoniste Jean Marie Bigard : "J'me suis pas tapé 3h de périph pour craquer à 3m du bol de sangria!". Ne regarder que ses pieds, ne regarder que ses pieds, ne regarder que ses pieds ... on est arrivé !!!
Là haut les réactions sont diverses. Certains sautent de joie, d'autre râlent sur la difficulté. Pour nous c'est un mélange de soulagement, de fierté et de fatigue qui nous font monter quelques larmes. Que ce fût dure ! De plus nous avons mis seulement 4h30 au lieu des 5h30-6h prévues.
A peine le temps de reprendre ses esprits et il faut redescendre. Seulement voilà quand vous montez vous avez un but qui vous pousse. Hors celui-ci n'existe plus pour la descente. Au bout d'1h30 nous sommes de vrais zombies exténués et les genoux en compote !
Mais ce n'est pas fini. Un petit en cas et nous remballons tout le matos dans les sacs pour les redescendre au refuge n°1. Après une journée de 8h de marche le retour à l'hôtel et sa douche ... froide est un bonheur :).
Demain nous quittons la Paz pour de bon. Bonne nuit !
Les photos du Huayna Potosi
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bravo!
RépondreSupprimerOuais chapeau ! quel trip ;-)
RépondreSupprimeret n'oubliez pas de ramener des feuilles de coca, j'habite à 30m d'altitude quand même ;-)
RépondreSupprimeralors la bravo vous est etonnant tous les deux belle dèmonstration de courage je suppose qui faut aller chercher bien loin de la volontè pour grimper si haut chapeau bas bisous marie
RépondreSupprimerEszter, tu nous l'a changé: il n'a plus le vertige ;-)
RépondreSupprimerBravo pour la performance
Bises
Ben
il serait fier de vous le petit rigolo de Mont Blanc Expedition en voyant ses polaires à + de 6000m d'altitude!
RépondreSupprimerQuelle température sinon la haut?
Pat, la coca au bout de 2 jours tu es écoeuré. Et puis 6000m+coca c´est rien à côté du K2 à plus de 8000 ;)
RépondreSupprimerSeb, il ne fait pas froid là haut avec la polaire de Mont Blanc :)
Ben, j´ai jamais eu le vertige, qu´est ce que tu racontes !
Body,Pour les genoux, il faut prendre des batons
RépondreSupprimerBeau recit
Mais quelle ascension formidable!!! BRAVOOOOOO!!!! Vous faites les modestes. Vous oubliez de dire l agilite, la perseverance, le courage (et tout ca "les fingers in the nose")dont vous avez fait preuve!! De vrais alpinistes!!!
RépondreSupprimerP.S:Pour celui qui rale, nous avons une idee....
Stephane et Virginie
Bon pour le canyoning maintenant... On ne fair que descendre en plus. BRAVOOO !!!!!
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