Huaraz

Vendredi 26 août 2011 - Huaraz

Aujourd'hui trajet vers Huaraz. Mais tout d'abord nous rejoignons le terminal terrestre en taxi. Ici tous les taxis sont des Daweoo Tico, en gros une caisse en plastique avec un moteur.
Ils tombent tous en lambeaux. Par exemple les sièges avant de celui dans lequel nous montons tiennent grâce à une cordelette reliant les deux portes ... On devine sans mal qu'il n'y a pas de contrôle technique ici.
Eszter monte à l'avant et le chauffeur a décidé de faire flipper les deux petits touristes. C'est Need for speed ! Sauf qu'en Tico nous avons plus de chance de faire game over que d'atteindre le prochain niveau :|

Petit bus, trajet désertique le long de la côte, puis longue et unique montée à 4000m et longue et unique descente à 3000m. Voilà nous y sommes après 4h30 de trajet.

Direction notre auberge de jeunesse fort sympathique dans laquelle nous retrouvons ... j'vous l'donne en mille Emile : Julie et Jib ! Bon ça commence à bien faire maintenant, laissez nous tranquille ;) Non nous sommes bien sûr ravi de les revoir. Ils reviennent du trek de Santa Cruz, lors duquel Jib a été malade. Il est déshydraté et amaigri comme c'est pas possible :(. Nous allons passer le week-end en leur compagnie, le temps qu'il se refasse la cerise.


Samedi 27 août 2011 - A la cool

Nous profitons du petit havre de tranquillité et de décontraction qu'est l'auberge dans laquelle nous côtoyons différents touristes venus pratiquer la randonnée. Même pour certains de l'alpinisme car la ville est entourée de multiples sommets enneigés entre 5000m et 6000m.

D'ailleurs arrêtons nous quelques instants sur la ville de Huaraz.
Comme le déplore Jib, fraichement diplômé d'architecture, la ville est moche. Mais il faut préciser qu'elle a quasiment été rayée de la carte par un tremblement de terre en 1970.
Des aluviones, association d'avalanches, de chutes d'eau et de glissements de terrain sont rapportés depuis près de 300 ans dans la région. Le pire désastre date de 1970 quand un séisme de 7,7 causa la mort de 70 000 personnes. Huaraz perdit presque la moitié de ses 30 000 habitants et seuls 10% des bâtiments résistèrent. La ville voisine de Yungay quant à elle fût ensevelie par l'aluvion et perdit ses 18 000 habitants !
Mais la beauté de cette vallée, entourée de montagnes oscillant entre 5000m et 6700m, fait vite oublier le risque de s'y installer. Entre la Cordillera Blanca et ses sommets enneigés, la Cordillera Negra dépourvue de neige et la Cordillera Huayhuash tout aussi spectaculaire, c'est un endroit magique et un terrain de jeu idéal pour les alpinistes.


Dimanche 28 août 2011 - Cabernet Sauvignon

Nous terminons le week-end au restaurant avec nos amis : pizzas et vin rouge chilien. Le bonheur !!!
Nous en profitons un maximum car demain ils repartent sur la route et nous partons pour quatre jours de trek.


Lundi 29 août 2011 - Trek de Santa Cruz

Six heures du mat, dernière vérification des sacs et c'est parti !
Tout d'abord une bonne heure de combi vers Caraz, puis à Caraz nous prenons un collectivo. Mais céquoidonc un collectivo ? C'est un taxi qui transporte plusieurs personnes. Les taxis dans la région sont des Toyota Corrolla break. C'est toujours la même chose, il doit y avoir un et un seul concessionnaire par région et tout le monde à la même voiture :). Par contre il y a un dénominateur commun, ce sont des voitures pas chères, globalement fiables et faciles à réparer : des voitures asiatiques quoi !
Revenons donc à notre collectivo, et bien pour du collectif nous sommes servis ! Dans cette voiture de cinq places nous sommes neuf ! Le conducteur, deux femmes sur le siège passager, quatre derrière et un enfant et enfin une personnes dans le coffre au milieu des sacs. Nous qui voulions être au contact des indigènes nous ne pouvons pas être mieux placés. Dernière vérification que la roue arrière gauche est bien vissée et c'est parti pour deux heures de piste. Au bout d'une heure et demi de la fumée s'échappe du moteur. Le tuyau du radiateur est percé. Et hop le chauffeur l'entoure d'un sac plastique et fait un nœud avec un bout de ficelle et s'est reparti. Ça ne l'inquiète pas plus que ça, si peut être que l'énorme boursouflure sur le pneu arrière lui a fait froncer un sourcil ...

Nous voilà à l'entrée du parc national du Huascaran, au départ du trek de Santa Cruz. La description détaillée de ce trek serait ennuyeuse car en gros nous marchons :). Les photos sont plus parlantes que ma prose.

Ce trek de 50 km part du village de Cashapampa (2900m), monte dans la Quebrada (ravin) Santa Cruz, traverse le col de Punta Union (4750m) pour redescendre, de l'autre côté, dans la Quebrada Huaripampa (3400m) et se termine au village de Vaqueria (3700m).
Il permet de découvrir des lacs émeraudes, des vues époustouflantes sur de nombreux pics enneigés de la cordillères et des cirques abritant des glaciers. Vraiment grandiose !
De plus nous avons rencontré tous les temps. Le premier jour nous sommes partis sous un chaud soleil, le second jour a été marqué par de forts vents contraires, le troisième jour ce fût la neige et la grêle et le quatrième de la pluie ...
En tout cas marcher en autonomie complète et dormir au milieu de cette montagne impressionnante et du silence pendant 4 jours nous a enchanté.
De plus nous ne sommes pas peu fiers d'avoir franchi un sommet de 4750m ! Essoufflant et époustouflant !


Jeudi 1 septembre 2011 - Retour vertigineux

Nous terminons le trek en traversant le hameau de Huaripampa peuplé d'agriculteurs, de paysans et de bergers. C'est un autre monde ... Eszter donne le reste de nos provisions à deux indigènes qui nous remercient avec de grands sourires :)).
Allez une dernière montée éprouvante vers Vaquéria et c'est fini. Mais comment est-ce possible qu'un village qui parait si proche soit si difficile à atteindre ?!?

Allez hop on saute dans un combi et on redescend vers Huaraz. Mais dis donc il ne descend pas là, on dirait qu'il remonte ! Ben dame oui, il faut bien les franchir à nouveau ces 4750m ! 1h30 de chemin pour l'ascension (entre parenthèses, c'est du solide les bagnoles asiatiques) et 1h30 de descente. Et quelle descente mes amis !!! Même si cela ne sert strictement à rien en cas de sortie de route, nous nous tenons au sièges du combi tellement c'est à pic. Cette longue descente nous laisse le temps d'admirer le toit du Pérou, le mont Huascaran et ses 6768m.

Enfin nous voilà de retour à l'auberge, nous récupérons notre chambre et par la même occasion nos forces.

Nous nous plaisons tellement bien à Huaraz qu'un second épisode est en préparation.

Les photos de Huaraz et du trek de Santa Cruz