Chachapoyas

 

Mercredi 17 août 2011 - Chiclayo

Nous quittons Mancora avec un peu de regret mais nous avons quand même bien profité de ces quelques jours.

Nous faisons le trajet inverse d'il y a 5 jours pour rejoindre Piura. Toujours aussi désertique. Le contraire aurait été étonnant :)
Petite pause à la poste de Piura pour vérifier si nos livres ne seraient pas là par hasard. Pas de traces alors on trace. A nouveau 3 h de bus vers Chiclayo. Le paysage au soleil couchant à des airs d'Afrique. Bon ok nous ne sommes jamais allé dans le désert africain mais nous avons la télé couleur quand même, pour regarder Thalassa.


Jeudi 18 août 2011 - Concert de klaxons

Déjà un mois !

Deux nuits dans une chambre d'hôtel sommaire et une journée à Chiclayo nous suffisent pour faire le tour de la ville et de sa place des armes. Ce qu'il faut savoir c'est que la place principale de chaque ville s'appelle la plaza de armas. Dans une boutique artisanale nous rencontrons une péruvienne qui vit depuis 16 ans à Pornichet. Le monde est petit quand même.

Depuis le début nous faisons allusion aux bruits divers qui accompagnent notre séjour. Nous faisons face à une réelle différence culturelle. Nous ressentons le bruit comme une agression alors qu'il est toléré voir accepté par la population locale.
L'exemple le plus frappant c'est l'utilisation du klaxon, particulièrement par les chauffeurs de taxi. Le chauffeur klaxonne pour prévenir les piétons, pour saluer une connaissance, quand il arrive à un carrefour, quand le feu passe au vers, quand il veut doubler, quand il double, quand il a doublé, quand il voit des touristes ... nous le soupçonnons même de klaxonner pour vérifier que son klaxon marche toujours ou par pure addiction ! Sachez que dans une ville comme Chiclayo il passe un taxi toutes les dix secondes et vous pouvez alors imaginer la symphonie :(
Autre exemple, le téléphone portable. Ils parlent fort au téléphone mais ça c'est pareil sur tous les continents. Non le téléphone sert aussi à écouter la musique. Mais ils l'écoutent là où nous utiliserions une lecteur mp3. Dans Dans le bus, au resto et même au beau milieu de la forêt :( Et si possible bien fort.
Disons que les règles de savoir vivre ne sont pas les mêmes. Vous allez dire que nous manquons de tolérance. Non c'est ce qu'on appelle un choc culturel.

Il est 21h et nous repartons pour une nuit de bus vers Chachapoyas. Retour vers les Andes, car la ville se situe à 2300m d'altitude. Cool le bus est super confortable sauf que la route montagneuse ne permet pas de trouver une position confortable. Nous ne fermons pas, ou peu, l'oeil durant ces 11H ... dur dur. En plus nous avons eu le droit à deux films d'horreurs dont un screener français.
Dorénavant nous essayerons de voyager de jour. D'une part pour éviter d'être complètement décalqués et d'autre part pour pouvoir profiter des paysages.


Vendredi 19 août 2011 - Chachapoyas

Nous trouvons un hôtel et surtout luttons pour ne pas profiter du lit qui nous tend les bras. Petit tour dans la ville et sa plaza de armas ;) Ainsi qu'un tour au cybercafé pour confirmer que les connexions internet ne vont pas nous permettre de publier beaucoup de photos.

L'après midi c'est sieste réparatrice.


Samedi 20 août 2011 - Las cataractas de Gocta

Rendez-vous à la plaza de armas où nous attendent chauffeur et guide pour aller visiter les chutes de Gocta. Euh apparemment personne ne nous attend ... Pourtant hier nous avons noté nos noms sur un post-it dans le bureau de l'agence. Si c'est pas un document contractuel ça je ne comprend pas ! Bon comme toujours tout s'arrange. Comme nous vous commencez à comprendre, il n'y a jamais de problème mais toujours une solution ;)
Une heure de descente en voiture au milieu des montagnes abruptes. Comme me le rappelle Eszter les Andes recèlent de multiples facettes.

Nous formons un groupe d'une quinzaine de personnes et nous partons pour 2h30 de marche sous le soleil vers les chutes. D'ailleurs il fait tellement beau que nous laissons nos vestes imperméables dans la voiture. Dans un récit il est important de placer ce genre de petit phrase anodine qui révèle sa signification quelques lignes plus loin.
Nous arrivons au pied de la chute qui fait 771m de haut ! L'année ayant été peu pluvieuse, le débit de la chute n'est pas très important. Mais c'est tout de même grandiose. D'ailleurs nous recevons quelques gouttes dis-donc. C'est marrant on dirait comme de la pluie ... mais c'est de la pluie ! Le retour se fait sous 2h de pluie tropicale et c'est là que la phrase anodine prend tout son sens ;) Fort heureusement la température nous permet de rester en tee-shirt. Et puis nous ne sommes pas les plus à plaindre. Ceux qui portent des petites tennis en toile vont souffrir sur ces chemins boueux ! En tout cas nous comprenons mieux pourquoi cette région s'appelle l'Amazonie péruvienne.
Un petit coup d'oeil en arrière nous permet de constater que le débit de la cascade a triplé de volume suite à cette averse !!! De plus d'autres chutes sont apparues. Il y en a 22 sur ce long flanc de montagne.

Un bon almuerzo composé d'une succulente truite nous remet d'aplomb. Puis retour à Chachapoyas et sous la douche "chaude" de l'hôtel. Nous avons une douche électrique. L'eau passe sur une résistance électrique placée au niveau du pommeau de douche. Moi j'appelle ça une hydrocution ! Quoiqu'il en soit ça fonctionne ou alors c'est que j'écris ce texte de l'au delà.

A l'apéro nous fêtons notre premier mois de voyage avec un petit peu de retard en partageant un pisco sour. C'est un cocktail à base de pisco, la boisson nationale, une eau de vie de raisin, de jus de citron vert, de sucre et un autre ingrédient qui diffère selon les interlocuteurs ;) Blanc, d'oeuf ou autre ou rien ... Va falloir que nous poursuivions notre investigation ;)


Dimanche 21 août 2011 - Kuélap

Même heure, même place, mais cette fois-ci nous sommes attendus. Et nous prenons place dans un combi avec une douzaine de touristes et Manuel, un jeune guide local fort sympathique. Nous avons 3h de route, dont 2h30 de chemin, pour monter jusqu'au site de Kuélap à 3100m. Le chemin est impressionnant et nous sommes à flan de falaise avec des à pic vertigineux. Les mains sont moites mais heureusement le chauffeur est prudent pour cet aller (petite phrase anodine).

La cité de Kuélap se situe au sommet d'une montagne. Sa construction a débuté vers l'an 400 et a duré environ 800 ans. Elle a été édifiée par le peuple Chachapoyas, une civilisation pré-incas. Chachapoyas veut dire "Le peuple des nuages" car la région est souvent entourée d'une forêt de nuages. Le site est parait t'il digne du Machu Picchu à ceci de différent qu'il est beaucoup moins connu et fréquenté.
La forteresse ovale longue de 700m et haute de 6 à 12m coiffe un pic calcaire escarpé. A l'intérieur, ou plutôt au-dessus car il s'agit d'une plateforme, les vestiges d'environ 400 habitations circulaires. Puis quelques habitations incas rectangulaires construites lorsque les incas conquérirent le peuple Chachapoyas vers 1450. Il y a aussi une imposante végétation , des arbres recouverts d'orchidées et de broméliacés.
Du haut de cette plateforme nous dominons tout l'ancien territoire Chachapoyas. Calme et grandiose.

Après 3h de visite c'est l'heure du retour. Beaucoup plus rapide. Le chauffeur semble en mode speed ! La musique est à fond et il joue le romantique avec la petite française assise à ses côtés. Le guide semble peu apprécier ce comportement et le rappel à l'ordre de temps en temps.
En fin de parcours, voyant le chauffeur dans le retro, je remarque qu'il lutte contre le sommeil. Le voir s'endormir sur une route montagneuse ... non merci. Je le signale discrètement au guide qui me dit que le chauffeur a bu durant la visite. Quand nous repensons à la route que nous venons d'emprunter ça fait froid dans le dos !!!

Les photos de Chachapoyas