Ushuaïa

Samedi 24 décembre - 54°48' de latitude sud

Après une longue et belle descente nous arrivons au point le plus au sud de notre parcours. C'est notre bout du monde ... Il coïncide pratiquement avec la moitié de notre voyage. Ushuaïa, encore un nom qui fait rêver :)

Installation à l'hôtel Yakush où l'ambiance est détendue et cosmopolite.
C'est fête alors diner de Noël au restaurant. Au menu nous avons droit à du camembert, du saumon et un dessert normand. Le bonheur !
Toutefois nos familles nous manquent lors d'un moment comme celui-ci. Trinquer via skype n'a pas la même saveur.


Dimanche 25 décembre - Noël

Nous ne ressentons pas la même ambiance qu'en Europe. Cette fête parait moins marquée que par chez nous. Les décorations sont présentes mais discrètes. Il n'y a pas un seul Père Noël à l'horizon. De plus nous sommes en été et le climat ne rappelle pas cette époque. Quoique le temps ici et en France semble être le même en ce moment ;)


Lundi 26 décembre - Navigation sur les eaux australes

Nous embarquons pour 4h de bateau sur le canal de Beagle. Il sépare l'Argentine du Chili et fût l'objet de conflits entre les deux pays.
Le canal doit son nom au navire britannique HMS Beagle qui prit part à deux missions hydrographiques sur les côtes méridionales de l'Amérique du Sud au début du XIXe siècle. La seconde est célèbre car le commandant FitzRoy emmena à son bord le scientifique Charles Darwin.
Nous jouons les naturalistes contemplateurs en observant une colonie de lions de mer et une autre de cormorans. Du bateau nous avons aussi une belle vue de la baie et des montagnes qui forment un demi-cercle autour de la ville.
Enfin nous allons jusqu'au phare Les Eclaireurs. Par la même occasion nous apprenons la signification des couleurs sur les phares. Peut importe qu'il soient jaune, rouge, noir, blanc ... C'est le contraste sombre-clair et le nombre de rayures qui comptent. S'il a trois rayures dont deux sombres en haut et en bas et une claire au milieu, comme celui-ci, c'est qu'il signale un danger à l'ouest. L'inverse signale un danger à l'est. Les phares à deux rayures indiquent des dangers nord ou sud. On en apprend tous les jours.


Mardi 27 décembre - La ville d'Ushuaïa

Comment un projet de randonnée sur la côte du canal de Beagle se transforme en ballade en ville ? Tout simplement parce que Ushuaïa n'est pas une ville touristique ! Bien sûr il y a beaucoup d'étrangers qui comme nous sont attirés par le côté "bout du monde" de la ville. Mais justement cette marque de fabrique se suffit à elle-même. A part l'artère principale, où se trouvent l'essentiel des hébergements, des restaurants et des magasins, c'est une ville quelconque.
C'est avant tout une ville portuaire et industrielle qui est devenue touristique malgré elle. La population qui vit ici n'a pas besoin de ce nouveau business pour vivre.
Donc après 1/2h à marcher entre la route côtière et les cuves de carburants, et voyant que ce paysage allait se prolonger pour encore une bonne heure, nous rebroussons chemin afin de trouver le départ d'un sentier menant à un glacier. Là encore c'est un jeu de piste car aucune indication ne renseigne cet unique chemin de randonnée autour d'Ushuaïa. Nous trouvons finalement une pauvre pancarte qui peut être signale le sentier qui nous mènera là haut. Bref ce sera pour demain car finalement nous avons bien marché. Cela aura eu le mérite de nous faire découvrir quelques quartiers de la ville.


Mercredi 28 décembre - Le planté d'baton

Maintenant que nous savons où se trouve le début du sentier et bien nous y allons. En fait de sentier c'est plutôt une marche le long de la route qui mène sur les hauteurs de Ushuaïa ;) Quand je vous dis que ce n'est pas touristique ! Attention ce n'est pas un reproche, c'est peut être même ce qui fait son charme.
Ces cinq heures de randonnée nous permettent de découvrir la piste de ski et le télésiège de la station. Ce doit être sympa de skier face à la mer.
Puis le glacier Martial, qui ne casse pas trois pattes à un canard. La vue sur la baie par contre vaut amplement de braver les froides bourrasques de vent qui accompagnent la dernière heure d’ascension.


Jeudi 29 décembre - Une bonne suée

Le grand bol d'air d'hier nous a fait un bien fou. Car après ces deux mois à bien vivre en Argentine nos corps réclament de l'exercice physique. Bien sûr nous marchons régulièrement mais cela ne remplace pas la vrai dépense physique d'un footing ou d'une sortie en vélo. Le corps rouille et se ramollit s'il n'est pas entretenu.
Nous ne ressentions pas cela en Equateur, Pérou et Bolivie car la nourriture n'était pas si riche et variée. D'ailleurs nous avions perdu quelques kilos au bout de ces trois mois. Mais chut il ne faut pas le dire à nos mères ! Mais oui maman t'inquiète pas je mange bien :)


Vendredi 30 décembre - Parc national Terre de Feu

Un aller retour en bus et une journée de randonnée au parc national. Que dire de plus si ce n'est que c'était chouette. Par contre ici ils ont bien assimilé le côté touristique. Car 20km de bus et une entrée au parc coutent quasiment une journée de budget :(. C'est un peu abuser quand même. Comme on dit : "Ils ne se mouchent pas avec le coude". Mais l'endroit est superbe, comme on dit : "Ça vaut l'coup d'cidre !". C'est un mélange de mer, de montagne et de fôret peuplé de nombreux oiseaux. La Terre de Feu telle qu'on l'imaginait. Décidément cette région ne nous déçoit pas !
Mais nous allons la quitter quand même ... Et oui demain nous mettons un grand coup de barre, à 180°. Désormais c'est cap au nord.


Les photos d'Ushuaïa